Pour circuler de ville en ville, dans la vallée du Grésivaudan, il n’y a pas toujours eu de ligne de chemin de fer, de route pour automobile ou d’autoroute. Mais jusqu’en 1933, une ligne de Tramway reliait Grenoble à Chapareillan. Et pas plus loin ! Car un pas de plus, et vous tombez hors de l’Isère chez nos voisins savoyards, et comme je crois vous l’avoir déjà dit, les relations de voisinage n’ont pas toujours été idylliques. Je plaisante : c’est surtout pour des raisons administratives que le tram s’arrêtait là.
En tous cas, à la Flachère, la ligne de tram a été la bienvenue. Il faut dire que si sa terre est riche, son accessibilité a toujours laissé à désirer. C’est même la raison pour laquelle la Flachère a longtemps demandé à être considérée comme une paroisse autonome, plutôt que rattachée à la Buissière : impossible en hiver de se rendre à la messe, les chemins étant impraticables. Allez savoir pourquoi, l’évêque de Grenoble a longtemps fait la sourde oreille, mais les habitants de la Flachère étaient têtus ... Cela a donné lieu à un sacré feuilleton au XIXème siècle, feuilleton qui a duré plus de cinquante ans. A l’issue de toute cette histoire, les habitants de la Flachère ont fini par se construire eux-mêmes leur propre église, puis par faire remplacer le curé qui leur avait été assigné, notamment parce qu’il parlait mal aux femmes de la paroisse.
Vous voilà prévenus : les habitants du coin ont du tempérament.